L’enquête publique concernant l’installation d’un poulailler industriel de 39 000 poulets vient de se terminer. Ce projet, de par son ampleur et son implantation, suscite de nombreuses préoccupations parmi les citoyens et mérite une analyse approfondie.
En tant que groupe politique Nouvelle Union Communale (NUC), nous avons pris le temps d’examiner ce dossier et souhaitons exprimer notre position.
Un projet en contradiction avec nos engagements
Lors des dernières élections, vous nous avez accordé votre confiance pour défendre un programme axé sur la qualité de vie des habitants, la préservation du cadre rural et le respect de l’environnement. Nous avons pris des engagements clairs :
- « Chaque citoyen doit pouvoir vivre et s’épanouir en toute sécurité dans tous les villages de la commune, la qualité du cadre de vie de notre commune rurale est primordiale pour ses habitants. »
- « Sécuriser et apaiser la circulation dans les villages, mais aussi lutter contre les phénomènes générateurs d’insécurité. »
- « Veiller à placer la biodiversité au cœur de la conception et de la mise en œuvre des projets, et valoriser les paysages de la commune. »
- « Élaborer une Opération de Développement Rural en collaboration avec les habitants afin d’améliorer les conditions de vie sur les plans économique, social, environnemental et culturel. »
- « Valoriser le patrimoine de la commune. »
Aujourd’hui, nous constatons que ce projet est en contradiction avec ces engagements et soulève de nombreuses interrogations restées sans réponse.
Un projet aux impacts sous-estimés
1. Mobilité : un impact préoccupant
Le projet est situé le long de la rue des Champs, une voirie communale inadaptée aux transports lourds. Cette route présente plusieurs contraintes majeures :
- Voie étroite, difficilement praticable pour le croisement de véhicules.
- Présence d’une ligne de bus TEC, rendant la circulation encore plus compliquée.
- Virages serrés et angles étroits, rendant les manœuvres difficiles pour les camions.
- Forte activité agricole en certaines saisons, entraînant déjà une saturation du trafic.
- Aucune garantie que les camions respecteront le trajet préconisé, risquant de surcharger Wolkrange.
- Risque de dégradation de la route et des bas-côtés, dont les frais d’entretien incomberont à la commune.
2. Un projet qui altère le paysage rural
Le poulailler serait implanté dans un openfield visible de loin, modifiant significativement le paysage caractéristique de la région.
- Détérioration du cadre naturel, visible depuis plusieurs points d’observation.
- Perte de terres arables et de cultures permanentes, essentielles à l’activité agricole locale et au patrimoine rural.
3. Des risques environnementaux ignorés
Le projet est conçu de manière à éviter une étude d’incidence environnementale (EIE) et une réunion d’information publique, ce qui limite la transparence sur ses véritables impacts. Pourtant, plusieurs enjeux sont à considérer :
- Qualité de l’air : Émissions potentielles de particules et mauvaises odeurs.
- Pollution de l’eau : Proximité du ruisseau de Bébange et risques de ruissellement polluant.
- Dégradation des sols : Accumulation de nitrates et autres substances issues de l’élevage.
- Nuisances sonores : Augmentation des bruits liés à l’exploitation et au transport.
- Proximité d’une zone Natura 2000, sans évaluation sérieuse des conséquences sur la biodiversité.
4. Un dossier incomplet et incohérent
Notre analyse du dossier révèle plusieurs irrégularités :
- Informations insuffisantes et peu détaillées sur l’impact réel du projet.
- Incohérences dans les documents administratifs :
- Dans la note SRI : mention de « POULAILLER – BÂTIMENT INDUSTRIEL ».
- Dans la demande de permis : mention d’une « Exploitation familiale et de taille normale ».
- Aucune concertation préalable avec les parties prenantes pour explorer des solutions alternatives.
- Évolution possible du projet non clairement définie, laissant place à des modifications futures sans consultation publique.
- Alternatives peu étudiées, alors qu’il s’agit déjà du troisième projet proposé.
5. Un modèle d’élevage intensif problématique
Le projet repose sur un élevage intensif de 39 000 poulets de chair sur 40 jours, un modèle qui pose plusieurs questions éthiques et environnementales.
📌 Comparaison entre le modèle présenté et un élevage différencié :
Critère | Poulailler standard | Poulailler différencié |
---|---|---|
Nombre de poulets | 39 000 | 25 000 maximum |
Durée d’élevage | 40 jours | 70 jours ou plus |
Mode d’élevage | Intérieur | Accès à un parcours extérieur (min. 1m²/poulet) |
Sorties | Aucune | Trappes d’au moins 4m par 100m² de surface |
Lumière | Artificielle | Éclairage naturel |
Ce tableau met en évidence les différences notables entre un élevage intensif et un élevage différencié, plus respectueux du bien-être animal et des équilibres environnementaux.